
L’Autódromo José-Carlos-Pace, mondialement connu sous le nom d’Interlagos, déroule un tracé de 4,309 km dans un paysage vallonné. Tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre (comme Imola), il compte quinze virages emblématiques, dont le fameux « S de Senna », mettant à rude épreuve pilotes et mécaniques.
Après Lusail, Imola, Spa-Francorchamps et Le Mans, les 6 Heures de São Paulo, 5ᵉ manche du championnat du monde d’endurance FIA 2025, marquent le passage du cap de la mi-saison.
Dans le clan Akkodis ASP Team, les deux Lexus RC F LMGT3 ne manquent pas leur entrée en piste lors des essais libres en signant, dès la première séance, un doublé, la #87 devançant de peu la #78. José-Maria Lopez signe ainsi le meilleur chrono soit 0.124s de moins que le jeune Finn Gehrsitz.
La deuxième séance confirme le rythme de l'équipe et cette fois, la #78 devance la #87. Yuichi Nakayama termine P2, juste devant Clemens Schmid (P3). Sur la troisième et ultime séance de libres, les écarts sont serrés. Clemens Schmid positionne la #87 P4 alors que Finn Gehrsitz pointe P6.

Samedi, les Qualifications se jouent à couteaux tirés mais Petru Umbrarescu (#87) est intouchable et signe le meilleur temps en 1:34.488, assuré d’accéder à l’Hyperpole. Arnold Robin n’est pas en reste et termine P6. Une nouvelles fois, les deux Lexus RC F LMGT3 sont qualifiées pour aller chercher la pole.
L’Hyperpole se déroule sous haute tension, bousculant tour après tour la hiérarchie. Mais le héros local, Eduardo Barrichello (#10) arrache la pole en 1:33.849, ne devançant que de 24 millièmes la #87 Akkodis ASP Team pilotée par Clemens Schmid. Sur la voiture sœur, Finn Gehrsitz (#78) complète le top 3. Alors que la saison 2025 vient de basculer dans sa seconde moitié, le classement général du championnat pourrait bien être bouleversé.

Course – Le rythme parfait !
Dimanche, en fin de matinée, la météo est clémente. Il fait 21°C sous le soleil. La gestion des pneumatiques s’annonce la clé de cette course très exigeante où les nombreux freinages en appui sollicitent particulièrement les gommes. D’ailleurs, le manufacturier des LMGT3, Goodyear, a mis au point une gomme « dure » encore plus performante dont l’objectif est de résister à deux relais.
Comme l’exige le règlement, les pilotes Bronze sont au départ. Petru Umbrarescu (#87) et Arnold Robin (#78), respectivement P2 et P3 sur la grille, s’élancent pour six heures intenses. Les deux pilotes Akkodis ASP Team se font surprendre par la #95. Mais au tour suivant, Petru repasse P2 et ne tarde pas à se positionner dans les échappements du leader (#10).
Particulièrement à l’aise sur un tracé qu’il découvre, le pilote roumain ne ménage pas ses efforts en adoptant un rythme très élevé. Au terme des stratégiques 20 premières minutes, « flying Petru » prend la tête des LMGT3 et commence à creuser un écart conséquent. Arnold Robin, coincé dans le trafic pointe P4.
Au terme du premier relai, le pilote de la #87 compte 12s d’avance. Il enchaine sur un second alors que Finn Gehrsitz succède à Arnold Robin sur la #78.
Après 1h de course, les deux Lexus sont installées aux deux premières places. Finn revient sur son équipier et s’empare de la tête après 50 tours. La #78 prend peu à peu du champ sur la #87 depuis la tête.
Sur le relai suivant, Jose Maria « Pechito » Lopez saute dans la Lexus #87 alors que Finn, qui dispose de 8s d’avance, repasse le volant de la #78 à Arnold Robin.
L’Argentin aligne les chronos et revient sur Arnold, qu’il passe, pour installer de nouveau la #87 en tête. La démonstration se poursuit et l’écart se creuse au fil des tours. Un peu plus de deux heures de course se sont écoulées, Pechito compte 9s d’avance, 30’ plus tard, l’écart est de 30s sur la deuxième Lexus.
Clemens Schmid succède à Jose Maria Lopez sur la #87 mais à l’approche de la mi-course, l’Autrichien doit effectuer un drive through pour un excès de vitesse de Jose Maria dans la voie des stands. La confortable avance de 27s se réduit à 12s. Particulièrement régulier ensuite, il parvient à conserver cet avantage en ne commettant aucune erreur.

Dans l’intervalle, Yuichi Nakayama rejoint la #78, toujours deuxième. Mais le pilote japonais voit revenir sur lui la Porsche #85. Enchainant sur un double relai, l’écart se réduit à moins d’une seconde. Offrant une formidable résistance et une parfaite maitrise, Yuichi ne cède rien. A 1h30 de l’arrivée, Finn Gehrsitz est de retour en piste pour la conclusion de cette épreuve au long cours.
Sur la #87, leader incontesté de la manche brésilienne, Jose Maria Lopez s’attaque aux derniers relais. Son objectif, creuser un écart substantiel et tenir à distance raisonnable ses poursuivants. Contenant la Corvette #81 à plus de 10s, cet écart ne fait que croitre pour atteindre 37s sous le damier. Aucun accroc dans le plan de marche et, enfin, une première victoire méritée qui libère les énergies.
La fin de course est moins fluide pour la #78, attaquée dans un premier temps par la Porsche #85 puis l’Aston Martin #33 du poleman. Finn Gehrsitz coupe la ligne P5.
Pour Jérôme Policand, ce succès vient récompenser le travail acharné du staff, des ingénieurs, des pilotes et des partenaires aux côtés de l’équipe depuis le début de l’aventure :
« Entendre la Marseillaise, l’hymne national français, la veille du 14 juillet, fête nationale française, sur le podium d’Interlagos, c’est une joie immense. Faut-il le rappeler ? Akkodis ASP Team est une équipe française.
« Cette victoire est une réelle satisfaction car elle concrétise de belles performances qui ne se sont pas toujours soldées par les résultats escomptés. Merci à Toyota Gazoo Racing pour son soutien et tous les partenaires qui nous suivent dans ce championnat. Merci à Goodyear pour nous avoir proposé un pneu « hard », je crois qu’ici cela a contribué à notre succès ! Les deux équipages ont été brillants et nous avons six pilotes fantastiques. Jose, Clemens et Petru ont été incroyables aujourd’hui. Ils ont largement mérité leur succès. Maintenant, le plus dur est à venir, c’est-à-dire poursuivre sur notre lancée. »
Rendez-vous sur le Circuit of the Americas, dans la banlieue d’Austin, Texas, les 6 et 7 septembre prochains pour la sixième manche du FIA World Endurance Championship.