
Au Mans, tout commence par une répétition générale durant le week-end précédant la course. Ce cérémonial très calibré débute par le Pesage le vendredi et le samedi, autrement dit les vérifications administratives et techniques, sur la place de la République en plein centre-ville. Ce moment privilégié pour les passionnés permet d’approcher au plus près les pilotes et les bolides.
« Test Day » : six heures pour prendre ses marques.
Le dimanche, la Journée Test officielle offre à tous les concurrents, durant les six heures de roulage, la possibilité de peaufiner leurs réglages et d’affronter le difficile Circuit de la Sarthe, long de 13,626 km. Pour les rookies, l’exercice est obligatoire sur au moins dix tours, dont cinq chronométrés, afin d’être autorisé à prendre le départ de la course.
Les 62 voitures engagées sur la 93e édition des 24 Heures du Mans, quatrième manche du FIA World Endurance Championship, prennent la piste pour la première séance d’essais libres (3 heures) sous un ciel nuageux (18 °C) et devant de nombreux spectateurs.
Les deux Lexus RC F LMGT3 de l'équipe Akkodis ASP Team s’affirment rapidement avec le meilleur chrono pour « Pechito » Lopez sur la #87 (avec Clemens Schmid et Petru Umbrarescu) tandis que Jack Hawksworth (avec Finn Gehrsitz et Arnold Robin) signe le 3e. La seconde séance de trois heures (ponctuée de trois drapeaux rouges) est une nouvelle fois dominée par la #87 qui en signant un tour époustouflant (3:55.276), pulvérise le chrono de l'Hyperpole 2024 de près de trois secondes. La #78 prend la 4e place.

Essais Libres et Qualifications : Lexus mène la danse.
Durant la majeure partie de la première séance libre, la Lexus #78 Akkodis ASP Team, pilotée par Arnold Robin, imprime le rythme.
En enchainant sur les Qualifications, le pilote manceau accède sans encombre à l'Hyperpole, P4. Malheureusement, sur la voiture-sœur #87, Petru Umbrarescu termine 14e, à seulement deux places de la qualification pour l'Hyperpole.
La deuxième séance d’essais libres se déroule en nocturne. Lexus s’adjuge une nouvelle fois les meilleurs chronos en signant un doublé, la #87 (« Pechito ») devant la #78 (Jack Hawksworth), à seulement 0''027s. José María López, vainqueur des 24 Heures du Mans en Hypercar, participe pour la première fois à cette course en LMGT3.
Hyperpole : match serré.
Une seule Lexus RC F LMGT3 Akkodis ASP Team participe donc à l'Hyperpole 1. Cette super qualification est en fait divisée en deux séances, la première avec 12 voitures, à l’issue de laquelle seulement les 8 premières s’affronteront pour aller chercher la pole. Auteur d’une solide performance, Finn Gehrsitz parvient à qualifier la #78 P7 pour l'Hyperpole 2.
Jack Hawksworth reprend le volant et boucle la séance P8. La #78 s’élancera de la 4e ligne sur la grille LMGT3 (la 23e toutes catégories confondues), tandis que la #87 partira de la 7e.

Double récompense pour Akkodis ASP Team
Lors de la traditionnelle conférence de presse de l’ACO le vendredi, Akkodis ASP Team a été doublement récompensé pour son engagement RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), soit l’intégration de préoccupations sociales et environnementales aux activités commerciales de l’entreprise. L’équipe de Jérôme Policand a reçu pour la catégorie LMGT3, le Sustainable Endurance Award by DHL mais aussi le Prix du Public.
Course – 24 heures intenses
Le départ de cette 93e édition de la course mancelle est donné samedi à 16h sous un ciel plombé (21°c) avec un starter de choix, Roger Federer. Devant plus de 300.000 spectateurs, les 62 voitures réparties en trois catégories (Hypercar, LMP2 et LMGT3) débutent avec sagesse ce marathon de 24 heures.
Côté LMGT3, Jack Hawksworth est au volant de la Lexus #78 (P8 sur la grille) et Clemens Schmid sur la #87. Cette première séquence de course voit une formidable remontée de la #78 puis de la #87, très rapidement à l’attaque. A l’issue du premier tour, la #78 fait un bond de trois places. Au 5e, elle est P3 puis P2 avant de s’emparer de la tête de la catégorie dans le 9e. Clemens Schmid (#87) n’est pas en reste, P8 puis P5 après 17 passages.

Les différentes stratégies installent peu à peu la course. Arnold Robin (#78) et Petru Umbrarescu (#87) enchainent sur les relais suivants, respectivement P3 et P5.
Les écarts commencent à se creuser mais deux heures plus tard, la #78, piégée dans une slow zone, est contrainte de rouler à 80 km/h sur une partie du tracé. Tout est à refaire pour Arnold Robin et Finn Gehrsitz à l’attaque pour reprendre des positions.
Au gré des ravitaillements et des stratégies de course du peloton, Akkodis ASP Team évolue entre la tête et le Top 5. A minuit, la #78 pointe P4 suivie de près par la #87.
Alors que le rythme ne faiblit pas durant la nuit, la mi-course voit entrer le premier safety-car en piste. Optimisant cette neutralisation, la #87 procède au changement de freins. Finn Gehrsitz (#78) est alors P2 et Petru Umbrarescu (#87) P5.
Au petit matin, alors que le soleil se lève sur le circuit de la Sarthe, les Lexus RC F LMGT3 de Akkodis ASP Team, avec José María López (#87) et Jack Hawksworth (#78), réalisent toutes les deux d’excellents chronos (dont le meilleur tour provisoire pour Jack), bien installées dans le Top 5.

A huit heures du damier, la bagarre fait toujours rage, offrant de belles passes d’armes sur ce « sprint de 24 heures ». Mais après un contact entre Clemens Schmid (#87) et la #85, la Lexus écope d’un drive through, parvenant cependant à rester dans le Top 6. Ce sera toujours le cas trois heures plus tard avec un second drive through pour non-respect de la procédure de Full Course Yellow.
Au début de la 20e heure de course, coup de théâtre lorsque Finn Gehrsitz sort de la piste dans les virages Porsche, projeté dans le bac à gravier avant de heurter le mur de pneus. Sévèrement endommagée côté gauche, suspension cassée, la #78 parvient néanmoins à rejoindre les stands. Malheureusement, les dégâts sont trop importants pour espérer repartir et la course s’arrête là pour l’équipage.
À 4 heures de l'arrivée, la #87 navigue toujours dans le Top 5. Clemens Schmid et José María López se partagent les derniers relais avant de passer sous le damier à la cinquième place.
Pas de podium mais une grande satisfaction quant aux performances et à la fiabilité de la Lexus RC F LMGT3 sur ce marathon automobile. Cependant, des regrets pour l’équipage de la #78 qui, loin d’avoir démérité, a offert des moments sportifs de grande intensité. La Mans reste fidèle à sa réputation de course redoutable où le résultat ne reflète pas toujours la valeur de ceux qui se sont battus pour soulever la coupe.
La prochaine manche du Championnat conduira les protagonistes en Amérique du Sud sur l’atypique circuit de Saõ Paulo, au Brésil (11/13 juillet).